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Hadley tessa
LITTERATURE ETRANGERE
Depuis ses premiers livres, tessa hadley explore le réseau complexe des vies conjugales, amoureuses et sentimentales de ses contemporains. l'intrigue de ce huitième roman confronte l'histoire de plusieurs générations autour du choix libérateur de son héroïne, qui prend tous les risques pour assumer son épanouissement personnel.dans l'angleterre de la fin des années 1960, phyllis fischer, épouse et mère quadragénaire, s'éprend de nicholas knight, le jeune fils d'amis de son mari. pour lui, elle abandonne son foyer et les conventions d'un ordre social devenu moralement inacceptable. tout en s'apercevant que son amant n'est pas exactement celui qui lui convient, elle tombe enceinte et décide de garder l'enfant, qu'elle est heureuse d'éleverdans ce style fluide et raffiné qui lui permet de sonder admirablement la psychologie de ses personnages, tessa hadley décrit aussi bien le quotidien des classes sociales supérieures que la vie de bohème et les idées nouvelles à l'heure de la révolution sexuelle. la condition féminine est une question centrale, sans être traitée sous l'aspect du militantisme : seule compte la volonté d'une femme désireuse d'être elle-même en découvrant que l'âge mûr ne saurait être un obstacle aux plaisirs de la chair. phyllis découvre le droit de conjuguer jouissance et maternité en bousculant tous les tabous.
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Disponible
22,00 €
Londres, 1967.
Phyllis Fischer est marié à Roger, ancien fonctionnaire du Foreign Office britannique. Ils ont deux grands enfants.
Phyllis a suivi son époux de poste en poste, et mène désormais une existence toute routinière de petite bourgeoise au foyer.
La mise est impeccable. Une domestique s’occupe de l’intendance. Les invités sont bien reçus, quand les Fischer ouvrent les portes de leur maison.
Et les Fischer reçoivent justement un soir le fils d’un couple d’amis, Nicholas, jeune étudiant de 20 ans, soit moitié moins que Phyllis.
Nicholas a la fougue, l’intransigeance de ses 20 ans, les rebellions outrancières et pleines de certitudes de ceux qui seront de toute façon toujours nés du bon côté.
Lors de cette soirée, Phyllis et Nicholas échangent un baiser qui va littéralement faire voler en éclat la vie telle qu’elle la connaissait de Phyllis.
Elle quitte son foyer, part avec son amant, se réinvente une vie de femme, de maîtresse, de mère.
Il y a plus dans ce livre que ce départ d’une femme du foyer originel: il y a le réveil d’une âme qui s’endormait gentiment.
Phyllis, c’est un peu Emma Bovary qui s’ennuie à la veille de la révolution sexuelle.
Certes, il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir envie de la secouer (je n’aime pas ce Nicholas, irritant au possible!).
Mais l’écriture de Tessa Hadley, tellement fine, tellement subtile, tellement juste, fait que l’on a envie de soutenir Phyllis dans tout ce qu’elle entreprend de plus important: la reconquête d’elle-même.
Je recommande donc « Free love » à tous ceux que l’ennui guette!
A lire.
Julie
Peut être une image de 1 personne, livre et texte qui dit ’free love Tessa Hadley LITTÉRAIRE BOUQUINS’
 
 
 
 
 
 

 

Van reeth adele
LITTERATURE
«les tracas domestiques sont des drames en robe de chambre. à tout moment, ces phrases (qui voudra de la tisane ?), objets (le dessous de plat en liège légèrement brûlé) ou événements (j'ai encore perdu mes clefs, tu m'ouvriras ?) transpercent l'épais matelas de déni qui enrobait, croyais-je, mon univers domestique.» dans ce texte très personnel, adèle van reeth déploie une fascinante réflexion sur l'ordinaire de nos vies intimes. alors que chacun côtoie la tragédie et le miracle - la mort et la naissance -, l'entre-deux n'est-il fait que d'ennui et de soubresauts ?
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Article disponible sous 2 à 7 jours selon les éditeurs
8,30 €
Ça n’est ni intelligent, ni particulièrement glorieux, mais j’ai choisi ce livre pour sa couverture.
Aucun regret: il s’est avéré, le temps de sa lecture, un compagnon de vie absolument agréable, vif, intéressant, percutant, intelligent.
Adèle Van Reeth anime « Les chemins de la philosophie » sur France Culture.
Dans son livre, qui n’est ni un essai, ni une fiction, elle nous propose une réflexion sur la vie « ordinaire ».
A travers le récit de l’attente de son premier enfant, alors qu’une nouvelle temporalité s’impose avec bonheur à elle, elle s’interroge: qu’est-ce que la vie ordinaire?
Par définition, « ordinaire » recouvre ce qui n’a rien de remarquable.
Mais cela n’est ni le quotidien, ni la routine.
La vie ordinaire, ça n’est pas la « vie banale ».
La grande réussite de ce livre, c’est son écriture, une très belle écriture, qui convoque les philosophes, les concepts, sans jamais être pesante, rébarbative.
Adèle Van Reeth y livre des éléments intimes, une visite à son père malade, sa place de belle-mère de garçons qu’elle adore, sa fatigue de jeune mère qui peine à conserver une « chambre à elle », qui, loin de l’éloigner de son sujet, viennent l’éclairer de justesse, de vécu.
Pas facile, de faire un livre de philosophie qui se lit avec délice.
C’est pourtant totalement réussi: j’ai beaucoup, beaucoup aimé cette « vie ordinaire ».
Lu et recommandé.
Julie
Kerninon julia
LITTERATURE FRANCAISE
J'étais là, un bébé parfait dans les bras, et mon corps déchiré. dans mon orgueil comme dans mon innocence, j'ai pensé que tout s'arrêtait, alors qu'au contraire, tout commençait.un soir de novembre, en pyjama sur le parking de la clinique, julia kerninon hésite à fuir. son premier enfant vient de naître et, malgré le bonheur apparent, elle perd pied, submergée par les doutes et la peur des contraintes. sa vie d'avant lui revient comme un appel au large : les amours passionnels, les nuits de liberté et les vagabondages sans findans ce récit intime, julia kerninon plonge au coeur des sentiments ambigus de la maternitéelle confie ses tempêtes intérieures : comment être mère ? comment rester soielle raconte cette longue traversée jusqu'à atteindre la terre ferme, où tout se réconcilie.
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Article disponible sous 2 à 7 jours selon les éditeurs
15,00 €
Commencé dans la ligne 13, direction Saint- Lazare, achevé hier soir dans mon lit val d’Oisien, j’ai refermé « Toucher la terre ferme » en me demandant si j’avais envie d’en partager la lecture, tant il est de ces livres qu’on a à la fois envie de partager avec tout le monde, mais aussi de garder à soi, rien qu’à soi.
Ce livre tisse une intimité avec son lecteur.
Je l’ai pris comme un secret, que Julia Kerninon aurait bien voulu me confier, le temps de 113 pages.
 
Ceci n’est pas un livre sur la maternité, bien que l’auteure parle de la sienne, de maternité. De ses deux jeunes fils, comme un bouleversement, qui transforment la femme qu’elle était, ses seins, son corps, sa fatigue, sa tentation de tout quitter, prendre la tangente pour se retrouver, elle.
Elle, c’était une jeune femme qui a beaucoup aimé, sans tiédeur, des hommes qui ont été des histoires, qu’on aimerait qu’elle nous raconte tous les soirs.
C’était une jeune femme qui fuyait, tout le temps. Qui partait ailleurs.
 
Pourquoi ce livre est- il si beau? Pourquoi résonne-t - il autant, chez son lecteur?
Peut-être parce qu’il dit cette tentation du chaos, qui peut surgir, quand tout à coup on devient adulte.
« Toucher la terre ferme » fait partie de ces écrits dont il nous reste toujours quelque chose, enfoui. Cela s’appelle un livre réussi.
 
A lire.
Julie
Barbery
LITTERATURE FRANCAISE
Haru, un marchand d'art japonais, un homme solitaire, séducteur, amant le temps de dix nuits de maud, une française de passage à kyoto, perd sa légèreté le jour où celle-ci lui interdit d'approcher l'enfant née de leur liaison. littéralement bouleversé, haru éprouve un sentiment paternel irrépressible. il accepte pourtant la cruelle injonction. par l'entremise d'un photographe dont il achète les services et la discrétion, il va dorénavant passer sa vie à observer sa fille rose au fil des images volées. à travers cette histoire se dessine la vie d'un japonais habité de beauté et d'invisibles, un personnage d'une grande intériorité entouré d'amis avec lesquels il traverse désastres, désespoirs et commencements.les lecteurs de une rose seule reconnaîtront le personnage de haru et celui de rose, sa fille tant aimée, du magnifique keisuke, de beth, sayoko et paul, les complices. si une heure de ferveur peut composer un diptyque avec une rose seule (72 000 ex. en édition courante, parution en babel ce mois de mai), ils peuvent se lire totalement indépendamment.
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Article disponible sous 2 à 7 jours selon les éditeurs
20,80 €
Beauté de l'écriture, délicatesse dans le traitement des personnages et de leur destin, terrible pour certains.
Muriel Barbery nous aurait- elle livré un peu de l'âme japonaise dans ce si beau roman?
Haru Ueno, jeune montagnard de Takayama, quitte son ancrage familial en quête d'accomplissement à travers l'art et l'amitié d'un potier, Keisuke, à la philosophie bouddhiste et amateur de saké sans limites.
Devenu marchand d'art réputé, Haru se cherche toujours sous le regard bienveillant de ses amis esthètes, des femmes, occidentales surtout, qui auront compté dans sa vie...jusqu'à Rose.
Il découvre alors qu'il va falloir trouver la voie de l'épanouissement malgré tout dans l'éloignement: celui de son père dont il n'a jamais été proche et qui perd la mémoire, celui de Rose, petite française qui fait de lui un père étranger, mis à distance définitivement. Et enfin aussi, dans les deuils tragiques, les renoncements accueillis avec douleur et pragmatisme, fatalisme.
La vie, il faut l'accueillir, même cabossée, il faut la vivre, en accepter les épreuves, y trouver la part lumineuse...
Voilà un roman riche, une belle écriture. Après avoir aimé "une Rose seule" l'histoire de cette jeune femme partie chercher sa part japonaise, me voilà conquise par cet écrin littéraire qui nous livre avec pudeur et élégance, un petit bout de l'esprit du Japon, merci Muriel Barbery pour ce beau voyage!
Ca tombe bien, le Japon est de nouveau ouvert depuis peu aux touristes...envie de prendre un billet d'avion là tout de suite!
Daphné