Les politiques sont de curieux spécimens : ils perdent et c'est souvent brutal, cruel parfois. la défaite les laisse hébétés, seuls, potentiellement ruinés. et pourtant, ils pointent leur nez à l'élection suivante, le sourire aux lèvres, prêts à se prendre une nouvelle « tôle ».« l'échec ? ce n'est pas cela l'important », disait françois mitterrand qui s'y reprit à trois fois pour entrer à l'elysée. « le plus important, c'est ce que nous en faisons. » car plus que dans toute autre activité, l'échec est consubstantiel à la politique. les parcours des élus sont rythmés par des échéances qui sélectionnent ou éliminent inexorablement les candidats. leur mental est celui de sportifs de haut-niveau, construit sur les victoires et les défaites. quelles leçons en tirent-ils ? qu'est-ce qui les pousse à repartir au combat ? qui a failli craquerà chacun sa façon d'encaisser. certains ont accepté de confier leurs déroutes, d'autres n'ont pas voulu se raconter. il y a les mauvais perdants, comme giscard et jospin. les « même pas mal », comme sarkozy ou bayrou. ceux qui trouvent du carburant dans l'échec, comme mélenchon, royal et le pen. ceux qui esquivent, comme hollande. ceux qui se plantent vraiment, comme hidalgo et pécresse. et il y a aussi le gagnant au jeu des super-perdants, vallsce livre est constitué des récits de ces parcours accidentés. pour comprendre pourquoi ils y sont allés malgré l'évidence de leur échec, élizabeth martichoux et catherine mangin les ont rencontrés. elles ont également sollicité l'opinion de psychologues. et, à travers les parcours de ces personnalités politiques, elles nous font entrer dans les coulisses des campagnes et des lendemains qui déchantent, nous offrent un autre regard sur le monde politique. un monde où la défaite révèle parfois davantage l'épaisseur de l'individu que la victoire.